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Le comité de soutien

(rhmt : cette page appartient au comité de soutien, je n'y fais aucune remarque)

Procès d'Éric, Laurent et Anna.

Avertissement : aucun commentaire ne peut être fait avant le verdict que prononcera la 7ème chambre correctionnelle de Marseille (spécialité : grand banditisme)
Décor : chaque jeudi à 8h, rassemblement devant le palais de justice à l'appel du comité de soutien, École Émancipée, SNES-FSU, SUD, CGT, SGEN. Un service d'ordre imposant, 2 barrages filtrants pour atteindre la porte du tribunal…

Jeudi 16 janvier :


La juge annonce que le dossier des plaignants est vide car " aucun des 3 policiers présents n'a commis de violences sur le prévenu (Éric) ". L'IGPN (la police des polices) ayant refusé toute confrontation avec les policiers en exercice le soir du 1er juin 2002, n'a donné que 3 noms au parquet. Mais Éric reconnaît , dans le public, celui qui l'a violenté, en fait la remarque à la présidente qui répond " tant mieux pour lui, en quelque sorte " (qu'il n'ait pas pu être identifié ). Lors d'une seconde tentative, un " taisez-vous " vient interrompre Eric. L'audition partiale des prévenus et des témoins, avec commentaires à l'emporte-pièce, dure toute la journée.
Par contre les policiers sont interrogés avec ménagement, même lorsqu'ils affirment qu'Anna, menottée, a réussi à mettre 4 d'entre eux à terre. Et un policier peut faire la différence entre le " coup de klaxon qui nargue " et celui qui " ne nargue pas ".
On joue sur les mots : ITT, est-ce " interruption temporaire de travail " (arrêt de travail établi par tout médecin) ou " interruption totale de travail " (jargon de la médecine légale) ?, puis diatribes entre médecins-experts et médecins-soignants (non-experts ?) : définition du bleu, de l'ecchymose, l'égratignure, l'éraflure, la dermatite, la dermabrasion …, différence entre l'entorse cervicale et la cervicalgie…etc.
On sort assommé.

Jeudi 23 janvier :


Le procureur, dans son réquisitoire, fait l'autopsie du dossier ; à nouveau rien n'est épargné à nos collègues qui sont traités de " menteurs ", " affabulateurs ", " hystériques ", " névrosés ". Il fait l'éloge de l'impartialité des enquêteurs de l'IGPN et demande de la prison avec sursis assortie d'amende pour les prévenus et la relaxe pour les policiers.
Après une longue suspension d'audience, elle est reportée à 13h30. Mais à 13h55 " l'état de santé de Madame La Présidente" ne lui permettant pas de siéger, " les débats sont renvoyés pour continuation jeudi prochain ".
Rien n'entamera notre détermination à soutenir nos camarades.

Jeudi 30 janvier :


Cette fois-ci, le nombre de représentants du comité de soutien autorisé à pénétrer dans la salle d'audience est très limité. Tant bien que mal, un petit groupe peut assister aux débats.
L'avocate de la partie adverse ouvre sa plaidoirie sur " l'honneur perdu et sali de tous les corps de fonctionnaires de police par la médiatisation de l'affaire ". Elle parle de " complot ", de " thèse hallucinante, mensongère et scandaleuse ", de " pratique de subordination de témoins des pseudo victimes " et demande la relaxe pour ses clients.
Les avocats de la défense démontent point par point la reconstitution des faits telle qu'elle a été présentée par la juge lors du contrôle d'identité puis pendant la garde à vue au commissariat. Ils soulignent les incohérences entre procès-verbaux des policiers, enquête de l'IGPN, expertise et contre-expertise élaborées par le même médecin - ce qui est contraire à la déontologie. Ils démontrent aisément qu'en aucun cas, nos camarades n'ont menti. Ils demandent donc la relaxe pour nos collègues. Quant aux policiers, " la sanction doit avoir une vertu pédagogique, être un message fort au public pour rendre sa crédibilité à la police ".
Le verdict sera rendu le 27 mars 2003.
A la sortie du tribunal, nous applaudissons nos avocats devant les caméras.
Anne Floquet et Annick Karsenty


JUSTICE, VOUS AVEZ DIT JUSTICE ?

Eric, Laurent Anna, 3 citoyens ordinaires de l'Education Nationale ont été victimes de violences policières le
1er juin 2002 à la suite d'un banal contrôle de police.
Frappés, humiliés (" profs de merde qui enseignent à des élèves de merde dans des quartiers de merde "), mis en garde-à-vue, ils sont accusés d'outrage et de rébellion.

A la suite de 2 reports successifs (11 sept. et 24 oct.. 02)
leur procès commence le jeudi 16 janvier 2003 et se prolonge le jeudi 23 janvier.
Choc: dans son réquisitoire, le procureur dit nos
3 collègues " menteurs ", coupables de " simulations ", " hystériques ", dans un " état névrotique " et demande pour eux une peine de prison avec sursis assortie d'amende et la relaxe pour les policiers.
Surprise :la séance reportée à 13h30 ne peut reprendre, " l'état de santé " de Madame la Présidente ne permet pas de poursuivre et " les débats sont renvoyés pour continuation jeudi prochain ".

Face à la gravité de la situation, organisons-nous, reportons nos cours et venons encore plus nombreux devant le palais de justice de Marseille le jeudi 30 janvier à 8 heures car rien n'entamera notre détermination à soutenir nos collègues.

Le Comité de Soutien