Le journaliste

Monsieur le Sénateur, Pierre Lafitte, vous êtes le sénateur des Alpes Maritimes et puis on vous présente souvent et pas à tort comme le créateur de Sophia Antipolis. C'est vous qui avez fait germer l'idée.

Comment vous vivez, en janvier dernier, l'irruption du fait divers où un cadre décide de mettre fin à sa vie ? Ici le suicide est quelque chose d'inédit.

Pierre Lafitte

C'est toujours un problème grave quand il y a un suicide et qui peut sembler lier à des conditions de travail difficiles. Je crois que la communauté de Sophia Antipolis est une communauté quand même importante... 35000 travailleurs ! ça veut dire l'équivalent d'une ville de 150 000 habitants.

Je dirais que statistiquement ... les statistiques voudraient qu'il y en ait beaucoup plus. Et ça n'est pas pour minimiser le drame, le drame surtout le drame familial que ceci représente mais je dois dire que quand je vois la façon, dont notamment les Jeunes, les jeunes cadres travaillent, je me dis : "certes il y a l'enthousiasme mais est-ce que ce n'est pas un petit peu excessif !" Et je pense disons, que la modernité comporte d'une certaine façon des excès et que ces excès posent problèmes, d'ailleurs, je crois que beaucoup de psychologues et de sociologues sont de cet avis.

Et une concentration de modernité nécessite probablement une thérapeutique sociale d'une certaine façon, qui soit complémentaire de cette dynamique économique qui fait que Sophia Antipolis provoque, quand même actuellement, dans notre département la moitié du produit intérieur brut.