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définition du
harcèlement moral au travail

Il s'agit surtout d'un ensemble de techniques employées par une personne - le harceleur - qui visent à destabiliser une personne - la victime.

L'objectif poursuivi est le départ du salarié, soit par

* un licenciement avec fautes (la faute peut toujours se trouver ou se fabriquer) ou

* sa disparition psychique ou réelle (rédition total, mise en position d'esclave),

* dépression grave,

* suicide,

* démission.

La plupart du temps le harceleur est un supérieur hiérarchique mais il peut être un collègue qui bénéficie de l'appui de la hiérarchie qui laisse faire ou empire les choses. Il arrive parfois qu'il s'agisse d'un supérieur harcelé par des subordonnés. Ce dernier cas de figure ne concerne que 5 % des harcelés.

Ces techniques s'appuient sur des faits, des propos ou des non-dits comme des rumeurs, des sous-entendus, des mimiques. Ils sont toujours répétitifs et durent depuis plusieurs mois. Il est difficile de définir qu'une personne est harcelée lorsque les faits ne remontent qu'à quelques semaines.

La victime ne sait pas ce qui lui arrive (elle subit une emprise perverse) et se pose des questions, cherchant du sens à ce qu'elle subit, s'interrogeant pour savoir quelle est sa part de responsabilité, se croyant souvent coupable et ne trouvant pas là où elle a fauté.

La victime a entre 35 et 50 ans la plupart du temps, de l'expérience, des compétences... Le harceleur essaie de la mettre en défaut par rapport à son travail et lorsqu'il n'y arrive pas, s'attaque à la personnalité de la victime cherchant à prouver que le problème relationnel provient exclusivement d'elle.

Il y a environ 75 % de femmes parmi les harcelés. Et environ 75 % des harceleurs sont des hommes.

Les paroles

Elles peuvent provenir de ce qu'on appelle "le cheffaillon" : Le cheffaillon va tutoyer d'emblée son subordonné sans l'autoriser à en faire autant. La balance est déséquilibrée au niveau du respect pour accentuer le rapport hiérarchique. La victime est considérée comme une esclave ou un enfant.

Le harceleur va régulièrement couper la parole à la victime. Le pire c'est quand il fait semblant de vouloir instaurer un dialogue en proposant d'écouter l'avis du subordonné et qu'en fait, il lui oppose à chaque fois une fin de non-recevoir avec des arguments qui ne tiennent pas debout pour en arriver à sa proposition à lui.

Il est très fin manipulateur.

Il peut utiliser un ton de voix assez élevé pour impressionner et éviter d'emblée que l'autre rétroque quoi que ce soit. Il instaure une ambiance de terreur.

Il peut aussi, sans élever le ton, parler très froidement, d'une façon méprisante et cynique comme s'il s'adressait non pas à une personne humaine mais purement à une fonction subalterne.

Il peut aussi faire des remarques insidieuses ou injurieuses en choisissant les mots qui vont particulièrement vous blesser. Il peut très bien ne pas s'adresesr à vous mais à un collègue mais de telle façon que vous puissiez l'entendre distinctement. En public, il peut parler de vous en disant ; "l'autre".

Il vous dénigre systématiquement, vous ridiculise en public (lors de réunion) et se moque de vous.

Il ne dit ni "merci" ni "s'il vous plait".

Le remerciement humiliant

Par contre il peut remercier et s'extasier sur un travail rendu par la victime mais d'un niveau largement inférieur à ce dont elle est capable de faire (par exemple : constituer un dossier en faisant des photocopies ou du découpage alors que la personne a un grade l'autorisant à faire preuve d'initiative, de rédaction et de commandement) afin de démontrer que dans ce travail-là, la victime excelle alors que dans un travail normalement accompli pour une personne de son grade ou expérience, elle est mauvaise (alors que c'est faux). Le harceleur insiste bien sur ce remerciement-là pour inférioriser la victime. Ce merci peut signifier : "Regarde, tu n'es capable de faire que ça !" "Donc tu ne mérites pas ton salaire élévé et tu devrais être rétrogradé !"

L'impolitesse : ni bonjour ni aurevoir

Le harceleur peut systématiquement vous manquer de respect en refusant de vous dire bonjour, refuse de répondre à votre bonjour, et ne vous dit pas au revoir. Il n'utilise aucune formule élementaire de politesse.

Mais il peut aussi systématiquement insister pour vous saluer si cette preuve de politesse sera vue par d'autres. Dans les faits, le harceleur tendra la main et dira bonjour dans un couloir, dans un hall d'entrée et vous ingnorera en l'absence de spectateurs. Il cherche à ce que vous refusiez de lui rendre son bonjour devant témoins, afin de prouver que vous avez un problème relationnel (la preuve...) !

La critique du travail

Il critique systématiquement le travail du salarié, soulignant son incompétence et lui faisant croire qu'il a commis de graves erreurs ayant des conséquences lourdes pour la société ou l'administration. Il le fait croire aux collègues et à la hiérarchie. Il peut aussi imputer ses propres erreurs à sa victime.

Les insultes

Il peut l'insulter, l'injurier publiquement s'il sait que ce public ne témoignera jamais contre lui, se moquer de son apparence physique, faire des remarques sexistes ou racistes.

Les faits

Il peut molester le salarié, le bousculer, le secouer, le frapper.

Il peut lui oter tout travail ou lui donner le travail le moins enrichissant de manière systématique ou le travail le plus pénible.

Par exemple à une personne qui a l'habitude de faire de la gestion, de rédiger elle-même des courriers de relance, des appels d'offre, de diriger une équipe, ne lui demander que du classement, de l'archivage, inventorier du matériel dans des locaux en sous-sol poussiéreux, déliasser des documents, faire des photocopies et ne rien lui donner d'autres à faire.

Les contrôles répétitifs (climat de suspicion)

La victime peut être aussi destabilisée parce qu'un collègue est venu lui répétér que son supérieur avait fouillé son bureau en son absence. Le harceleur se débrouillera toujours pour que vous l'appreniez afin de faire régner un climat de terreur.

Si un papier disparaît vous vous demanderez si c'est lui qui l'a pris et ou si vous l'avez égaré et commencerez à vous poser des questions sur votre psychisme.

"suis-je normale ? ou je deviens parano ?"

Il contrôle tout , vos communications téléphoniques, vos emails, vos courriers, vos échanges de paroles avec les collègues même sur un sujet autre que professionnel. Il intervient pour vous donner tort, donner un avis (sur un ton évitant toute réplique) contraire au vôtre.

Par exemple, vous expliquez à vos collègues que vous aimeriez travailler dans de bonnes conditions et que vous êtes content lorsque vous êtes apprécié de vos collègues. Le harceleur sort de son bureau pour venir prendre part à la conversation et vous signifiera sur un ton méprisant comme si lui seul détenait la vérité et que vous étiez dans l'erreur :

"On n'est pas ici pour être aimé ni pour être détesté mais pour travailler !"

Il contrôle vos communications téléphoniques allant même jusqu'à discriminer la ligne que vous utilisez, vous obligeant à passer systématiquement par le standard alors qu'auparavant vous étiez autonome, ce qui alourdit votre travail et l'allonge.

Il contrôle la durée de vos pauses, votre arrivée le matin, votre départ le soir, il enregistre tout sur un cahier et vous fait bien savoir qu'il note tout, qu'il prépare un dossier contre vous.

Les ordres et contre-ordres

Il peut vous faire chercher partout alors que vous êtes juste dans le bureau d'un service qui a bien voulu vous prêter l'ordinateur qui vous a été enlever.

Tant qu'à faire, la personne, qui vous a trouvé, suppose que vous allez subir des remontrances sévères et s'inquiète pour vous, comme si vous vous étiez mis dans votre tort.

Vous devez tout laisser tomber de ce que vous avez entrepris (même si votre travail informatique commencé deux heures auparavant est gâché ainsi) pour aller répondre à son appel et vous apercevoir qu'en fait, rien n'était si urgent.

Il peut vous demander un travail, le critiquer, vous demander de le refaire, et une fois achevé le jeter à la poubelle ou prétexter que vous l'avez rendu trop tard en rejetant la faute sur vous.

Son but est de vous culpabiliser.

Il peut aussi donner une procédure à suivre qui est contraire à la bonne marche. Par exemple, vous savez qu'en agissant ainsi le travail prendra 3 fois plus de temps qu'en agissant comme vous avez l'habitude de faire pour le même résultat.

L'absurde

Par exemple, il peut exiger que vous colliez un timbre à tant de millimètre du bord en vous aidant d'une règle. Il peut refuser des photocopies (alors que vous avez constitué 20 dossiers de 100 pages chacun) parce qu'il y a une légère tâche grise sur le bord inférieur droit que lui seul détectera (de 1 mn) et vous demander de recommencer alors que la photocopieuse a un léger problème. Il peut vous demander de vérifier page après page.

Il vous accuse d'être souvent malade et fait passer votre maladie pour une maladie imaginaire, des vacances. Vos collègues finissent par croire que vous êtes tire-au-flanc et qu'elles doivent faire votre travail. Ou alors le travail, même urgent s'entasse jusqu'à votre retour.

Il vous pousse à la faute

Il peut aussi donner des ordres confus ou contradictoires auxquels vous ne compreniez rien et il refuse de vous donner plus d'information arguant que vous savez ! Vous ne pouvez faire le travail demandé dans ces conditions et il fera un rapport sur le travail non-fait arguant votre incapacité ! Même une personne d'une grade inférieure ou d'une expérience moindre, aurait compris, sauf vous !

Faire et défaire, enlever du sens à votre travail. Vous faire passer pour un incapable, un parasite...

Ou alors il peut aussi vous fixer des objectifs irréalistes (vous donner le travail de deux personnes à temps complet par exemple). Vous ne pouvez réalisez ces tâches évidemment et vous vous épuisez à vouloir le satisfaire et prouver que vous valez quelque chose.

En vous épuisant et en vous stressant, il attend que vous commettiez une faute. Si la faute n'arrive pas, il va critiquer systématiquement votre travail, vous interrompre dans une tâche de contrôle exigeant un pouvoir de concentration important sous n'importe quel prétexte.

Il peut aussi déposer un travail urgent juste avant que vous ne quittiez le service pour rentrer chez vous et décompresser.

Il attend la faute professionnelle même minime pour valider ce qu'il a dit sur vos capacités.

Il attend aussi et surtout la faute personnelle et relationnelle.

Tout est bon pour vous pousser à la révolte, à la colère. C'est son objectif ! Si vous cédez à la colère, il a gagné car il vous fera passer pour fou ! Il sera ravi de faire un rapport sur l'altercation en prouvant ainsi votre faute. Car si vous cédez à la colère en l'injurant ou en cassant du matériel, il en profitera pour essayer de vous licencier ou de vous faire passer en conseil de discipline.

Sous-pression

Il fait en sorte que vous passez du temps, en plus de votre travail, à vous justifier, à prouver que vous n'avez pas commis d'erreur ou à prouver que ses allégations sur vous sont fausses.

C'est usant ! Il passe son temps à vous envoyer des lettres en recommandée avec accusé de réception.

Il vous envoie des avertissements pour des fautes qu'il laisse supposer ou alors dont il ne donne aucune preuve parlant en général ou encore des fautes montées de toutes pièces.

Les heures supplémentaires ne vous sont pas payées et les vacances soit ne sont accordées qu'au dernier moment, soit vous sont refusées au dernier moment (alors qu'elles avaient été accordées verbalement plusieurs mois à l'avance). L'argument de l'intérêt sur service public (dans l'administration) sera toujours avancé alors qu'il n'en est rien.

Le non-dit

Il peut refuser de vous adresser la parole et refusera de répondre à des questions même d'ordre professionnel. S'il daigne répondre il dira : "je n'ai pas le temps" !

Dans ce cas-là la communication se fera soit par écrit soit par intermédiaires. Il demandera à un collègue moins gradé que la victime ou moins expérimenté (en toute logique le subordonné de la victime) de donner des ordres au salarié en question. La victime reçoit des ordres du harceleur par personne hiérarchiquement inférieure interposée afin d'être rabaissée.

Il peut aussi ne communiquer que par écrit considérant la personne comme une fonction et non comme une personne.

Il vous prive des moyens de travailler, d'ordinateurs, ou d'outils nécessaires à l'accomplissement de votre travail, de nomenclatures ou de nouveaux textes réglementaires en vigueur nécessaires dont lui détient l'information.

Il vous prive d'information et de formation indispensable pour le travail.

Il critique vos erreurs ou votre inaction qui en découle à son supérieur vous faisant passer pour incompétente.

Il fait circuler des rumeurs sur votre compte.

Il vous isole géographiquement ou mentalement en vous déplaçant et en vous éloignant de votre bureau, ou en donnant l'ordre à vos collègues de ne plus vous parler.

Vous revenant de 3 jours d'arrêt maladie ou de congés et vous vous retrouvez sans bureau, sans téléphone, sans ordinateur, l'armoire vidé...

(voir le placard)

Il peut aussi vous priver d'une partie de votre travail (surtout le travail de responsabilité, celui qui est valorisant), pour les donner à un autre collègue, sans vous en avertir.

Les clients d'un secteur dont vous aviez la responsabilité ne s'adressent plus à vous et vous ne comprenez pas. Votre collègue est très gêné.

Par exemple : il peut vous prendre un classeur dans lequel vous avez collecter et classer des informations nécessaires à votre travail, sans vous en informer. Vous passez une semaine à le chercher jusqu'à ce que vous le trouviez chez lui, vidé de son contenu. Il a mis ses propres affaires. Il soutient qu'il n'y avait plus de classeur aux fournitures et il vous fait comprendre qu'il est prioritaire sur vous en attendant la prochaine livraison ! Le ton est tellement méprisant que vous ne penserez pas à lui reprocher le fait qu'il ne vous a pas prévenu et vous a fait perdre du temps à chercher.

Il vous regarde d'un air méprisant, pousse des soupirs signifiant que vous l'exaspérez, lève les yeux au ciel pour le prendre à témoin de votre degré d'imbécilité. Il vous fait croire qu'il ne veut vous parler parce que sinon il va exploser et il préfère se retenir.

Il peut parler par geste comme si vous ne méritiez pas une parole, ou vous siffler comme un chien.

Il refuse de communiquer, refuse tout dialogue.

Si vous proposez une solution, si vous faites preuve d'initiative, il vous dira que votre proposition n'est pas valable même si dans les faits la nouvelle méthode de travail permettrait de rendre un travail deux fois plus rapidement et de meilleur qualité. Si vous insistez, il s'énerve. De toute façon, il a réponse à tout même s'il se contredit et même si la réponse est incohérente !

.

 

Voici une définition que j'ai trouvé sur un forum.

Il ne faut pas confondre :

* Une personne qui ne va pas admettre, supporter...

ex: un ordre de son supérieur, ne pas faire face à trop de travail, ne pas vouloir se former ...
Attention : ce type de pb ne passe pas aux Prudhommes. La fragilité de la personne est un argument des employeurs
même en argumentant sur pb perso et privé

* Et le hm...

On abuse de ses pouvoirs pour faire des actions répétées dans le but de nuire à la personne.

ex : la faire partir...
Difficile à prouver !

(c'est l'employé qui est parano...)

il y a toujours 2 camps et 2 versions

(car les employeurs ont beaucoup de pouvoirs
et dans la situation économique actuelle où beaucoup de souplesse leur est permise)

D'ailleurs il me semble que les dossiers aux Prud'hommes sont laissés au juge départiteur

(patrons pour employeur et salariés pour employé)

votre avis sur ce sujet ?

Signé Pat

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